distinctions sleep token - jaquette de l'album Even in Arcadia de Sleep Token

Sleep Token : Le triomphe planétaire de l’album Even in Arcadia

Sorti en mai 2025, Even in Arcadia a rapidement propulsé Sleep Token sous les projecteurs internationaux. Avec des chiffres de streaming impressionnants, une présence remarquable dans les charts mondiaux et une tournée sold-out, cet album marque une étape décisive dans la carrière du groupe. Retour sur les performances exceptionnelles de cette œuvre ambitieuse qui confirme Sleep Token comme une force incontournable du rock moderne.

even in arcadia - pochette de l'album Even in Arcadia de Sleep Token

Sommaire

Des chiffres de streaming impressionnants

Sleep Token cumule désormais plus de 2 milliards de streams sur Spotify, un signe fort de sa popularité grandissante. Le groupe bénéficie en mai 2025 d’environ 8,5 millions d’auditeurs mensuels sur cette même plateforme, attestant d’une base de fans large et fidèle.

Les singles issus de Even in Arcadia ont particulièrement brillé :

  • Emergence, sorti en mars 2025, cumule plus de 12,5 millions de streams sur Spotify dès ses premiers jours.
  • Caramel, sorti en avril 2025, a dépassé les 18 millions de streams sur Spotify et totalisé 3 millions de vues sur YouTube en quelques semaines seulement.

Une présence dominante dans les charts internationaux

L’album Even in Arcadia a atteint la 1ère place du UK Albums Chart officiel. Ce succès ne s’arrête pas là puisque l’album s’est classé premier dans plusieurs pays :

  • Australie (ARIA) : #1
  • Nouvelle-Zélande (RMNZ) : #1
  • Autriche (Ö3) : #1

Dans d’autres pays européens, l’album a également très bien performé :

  • Suède : #4 au Top 40 et #2 au classement Hard Rock Albums
  • Islande : #8
  • Italie : #15
  • Lituanie : #16
  • Norvège : #6

À l’échelle globale, l’album s’est hissé à la 60e place du Billboard Global 200 au Canada et à la 62e place en Irlande, avant d’être propulsé à la 1re place seulement un peu plus d’une semaine après sa sortie.

L’album Even in Arcadia du groupe britannique Sleep Token a atteint la première place du classement Billboard 200, marquant ainsi une étape majeure dans leur carrière. C’est la première fois qu’un groupe issu du metalcore parvient à ce sommet aux États-Unis, ce qui souligne leur percée commerciale significative.

Sorti le 9 mai 2025 sous le label RCA Records, Even in Arcadia s’est vendu à 127 000 unités équivalentes dès sa première semaine, lui permettant de se hisser au sommet du Billboard 200 . L’album a également connu un succès international, atteignant la première place des classements en Australie, Autriche et Nouvelle-Zélande, et se classant dans le top 10 dans plusieurs autres pays européens.

Les deux singles principaux de l’album ont également rencontré un grand succès :

  • « Emergence » : a atteint la 57e place du Billboard Hot 100, marquant la première apparition du groupe dans ce classement.
  • « Caramel » : a surpassé ce succès en atteignant la 34e place du Billboard Hot 100 et la 6e place du classement US Hot Rock & Alternative Songs .
even in arcadia sleep token - photo de Vessel avec des épées, à côté des charts des chansons du moment

Even in Arcadia de Sleep Token a réalisé la plus grande semaine de ventes de vinyles pour un album de hard rock dans l’histoire de Nielsen (désormais Luminate). En effet, lors de sa première semaine de sortie, l’album s’est vendu à 47 000 exemplaires en vinyle aux États-Unis. C’est un record pour un album de ce genre depuis que Nielsen a commencé à suivre les ventes de musique en 1991.

Ce chiffre impressionnant reflète non seulement la popularité croissante de Sleep Token, mais aussi une tendance plus large : le regain d’intérêt pour les vinyles, en particulier parmi les fans de rock et de metal. La stratégie marketing innovante du groupe, combinée à une esthétique visuelle forte et à une base de fans dédiée, a sans doute contribué à ce succès.

Il est à noter que ce record dépasse les performances précédentes d’autres groupes de hard rock. Par exemple, en 2022, l’album Impera du groupe Ghost s’était vendu à 44 000 exemplaires en vinyle lors de sa première semaine, établissant alors un précédent record pour le genre.

En résumé, Even in Arcadia n’a pas seulement atteint la première place du Billboard 200 ; il a également marqué l’histoire des ventes de vinyles pour le hard rock, soulignant l’impact culturel et commercial significatif de Sleep Token en 2025.

Une réception critique globalement favorable

L’album a reçu des critiques généralement favorables, avec une note moyenne de 64 sur 100 sur Metacritic . Certains critiques ont salué l’évolution stylistique du groupe, notant une fusion audacieuse de genres tels que le metal progressif, le R&B alternatif et la pop. D’autres ont exprimé des réserves, estimant que l’album s’éloigne des éléments fondamentaux du metal au profit d’une approche plus commerciale.

Quelques points de vue notables :

  • AllMusic a attribué une excellente note de 90/100, louant l’album comme une « belle échappatoire ».
  • Clash et Kerrang! ont chacun donné une note de 80/100, soulignant la force et la profondeur de cette nouvelle étape pour le groupe.
  • Rolling Stone a proposé un avis plus modéré, avec 60/100, soulignant l’intrigue et la dimension existentielle apportées à l’univers du groupe.
  • En revanche, Sputnikmusic a critiqué l’album sévèrement, lui attribuant seulement 30/100 et le qualifiant d’« offensivement ennuyeux ».

Critique de Even in Arcadia par Kerrang!

Note : 4/5

Sur leur quatrième album, Even in Arcadia, Sleep Token ne se contentent pas d’élargir leur son ; ils l’intensifient, le rendant plus riche et plus audacieux. L’album s’ouvre sur l’épique « Look to Windward », une pièce de huit minutes qui mêle harmonieusement des éléments électroniques, orchestraux et des riffs puissants. Des titres comme « Emergence » et « Dangerous » illustrent une fusion réussie de genres variés, tout en restant fidèles à l’identité du groupe.

L’album présente également des expérimentations notables. Sur « Caramel », Vessel aborde de manière poignante l’impact de la célébrité sur sa vie privée, exprimant des sentiments de claustrophobie et de vulnérabilité. « Gethsemane » se distingue par son approche audacieuse, avec des changements de tonalité vocale et des riffs funk surprenants, montrant une évolution sonore significative.

Cependant, certains morceaux plus épurés, comme « Past Self », semblent moins aboutis, avec une production plus légère qui peut déstabiliser l’auditeur. Néanmoins, ces moments sont compensés par des passages plus intenses et émotionnellement chargés, faisant de l’album une œuvre ambitieuse et cohérente.

En somme, Even in Arcadia est une proposition audacieuse et unique, fidèle à l’esprit de Sleep Token tout en explorant de nouveaux horizons musicaux. C’est un album qui s’adresse à ceux qui recherchent une expérience sonore profonde et immersive.

Critique de Even in Arcadia par Neil Z. Yeung (AllMusic)

Note : 4/5

Portés par le succès de leur album récompensé Take Me Back to Eden, Sleep Token revient rapidement avec leur premier album sur un label majeur, Even in Arcadia. Cette nouvelle œuvre, composée de dix titres, représente une évolution plus épurée et concentrée de leur son distinctif, transformant leur style imprévisible en une expérience plus ciblée et immersive pour les sens et les émotions.

Les fans de longue date retrouveront des éléments familiers, tandis que les nouveaux venus pourraient être déconcertés par ce mélange audacieux de styles. Pourtant, une fois qu’on se laisse porter, c’est un véritable plaisir d’entendre tant de genres fusionner avec autant d’énergie : saxophone jazz tout en douceur, cordes majestueuses, piano scintillant se mêlent à des riffs lourds façon djent, des percussions percutantes et des signatures rythmiques complexes. On retrouve aussi des chœurs mystérieux, des growls démoniaques, des rugissements puissants, des chantés émouvants et des envolées vocales célestes qui rappellent Chino Moreno.

Souvent, ces contrastes se confrontent sur un même morceau, utilisés habilement pour faire ressortir des émotions et expériences humaines rarement explorées dans les cadres traditionnels des genres musicaux.

Parmi les temps forts, « Caramel » se démarque comme leur single le plus accessible à ce jour : une déclaration vulnérable et profondément personnelle adressée aux fans, avec un refrain fédérateur et mémorable. Sur « Emergence », la voix de Vessel s’élève puis se perd dans une brume de distorsion, portée par un riff spatial et un mur sonore shoegaze, avant que ne surgisse un solo de saxophone inattendu. « Dangerous » pourrait presque être un morceau de K-pop percutant, tandis que « Past Self » mêle avec brio hip-hop, pop et garage britannique.

Le final de l’album brille tout autant : la beauté douloureuse de « Damocles » cache une profonde anxiété, « Gethsemane » dévoile une fragilité rare chez un groupe si discret, et « Infinite Baths » conclut par une odyssée épique de huit minutes, à la fois cathartique et étincelante, oscillant entre douceur et puissance.

Au-delà des costumes, du maquillage et du mystère qui entourent Sleep Token, leur musique est avant tout un refuge sublime, porté par un groupe talentueux et créatif. Avec Even in Arcadia, ils franchissent un nouveau palier, offrant une beauté poignante et inattendue dans le paysage musical mainstream.

even in arcadia - illustration du single Damocles de Sleep Token

La critique de Rolling Stone : un rock énigmatique et émotionnel

Depuis leurs débuts en 2016, Sleep Token fascine par son identité masquée et son univers musical hybride. Avec Even in Arcadia, leur quatrième album, le groupe britannique entre dans un nouveau cycle audacieux, quittant peu à peu l’ombre de la scène alternative anglaise pour des arènes complètes et une tête d’affiche très attendue au Download Festival. Leur style unique mêle riffs métal écrasants, rythmes R&B sensuels, et mystère profond, captivant des publics variés, des métalleux aux utilisateurs de TikTok.

L’album marque une évolution notable, plus colorée et chaleureuse que les précédentes œuvres, tout en conservant une aura énigmatique : pas d’interviews ni de clips traditionnels, juste une mythologie dense autour de Vessel, porte-parole terrestre d’une divinité ancienne nommée « Sleep ». Les fans, ou « adorateurs », explorent chaque détail, des runes nordiques aux créatures marines, et interprètent des thèmes qui tournent autour des ténèbres, de la sensualité, du traumatisme et de l’inconscient.

Musicalement, Even in Arcadia divise son public. Les morceaux phares comme « Emergence » marquent un virage vers une production plus pop, intégrant hip-hop, saxophones et guitares métal utilisées avec parcimonie. « Caramel » offre un hymne R&B porté par des synthés xylophoniques et le plus grand refrain du groupe, tandis que « Damocles » propose une ballade au piano délicate, presque dépourvue d’éléments rock.

Les titres plus longs, comme « Look to Windward », font office de pont entre les sons plus vulnérables d’avant et cette nouvelle direction plus assurée. L’album explore les contradictions du groupe : le besoin de tradition métallique se heurte parfois à une structure qui paraît un peu répétitive ou déconnectée, comme dans « Gethsemane » ou « Infinite Baths », où l’agressivité extrême arrive trop tard pour pleinement convaincre.

Vessel reste un barde intense, capable de passer d’une voix rauque à des envolées cristallines, incarnant une vision du rock à la fois ambitieuse, émotionnelle et en constante évolution. Ce mélange de mystère, d’émotion brute et d’expérimentation sonore confirme Sleep Token comme un groupe incontournable du rock contemporain, même si leur chemin divise encore leurs fans les plus fidèles.

La critique de CLASH : un métal énigmatique qui évolue avec maîtrise

Note : 8/10

Le magazine CLASH loue Sleep Token comme un groupe alternatif métal au sommet de son art, combinant mystère et audace musicale. Even in Arcadia est décrit comme une écoute captivante, qui explore de nouveaux territoires sonores tout en affinant les forces déjà présentes dans leur musique.

L’album révèle une recette créative équilibrée, où chaque morceau offre une variété renouvelée d’émotions et de styles, sans pour autant atteindre un sommet d’innovation extrême, mais avec une maturité artistique qui sonne juste pour un groupe à ce stade clé de sa carrière.

Le morceau d’ouverture, « Look to Windward », de plus de sept minutes, illustre parfaitement cette philosophie : une atmosphère spatiale mêlant chaleur mélodique et tension inquiétante, avant une explosion sonore intense.

Sleep Token explore aussi des couleurs R&B avec « Past Self », porté par des rythmes dynamiques et une voix énergique, tandis que « Dangerous » propose une ballade électronique introspective, calme avant une tempête d’émotions.

Le fil conducteur émotionnel se renforce avec « Damocles », ballade au piano cristallin, avant un final explosif sur « Infinite Baths », qui conclut l’album avec puissance.

CLASH salue la capacité du groupe à bâtir une énigme musicale fluide et unique, un atout artistique et commercial rare, ici poussé à un niveau supérieur grâce à une finition impeccable.

La critique sévère de Sputnikmusic : un album brouillon et sans inspiration

Note : 1.5/5

Sputnikmusic ne mâche pas ses mots et attribue à Even in Arcadia une note très basse de 1,5/5, qualifiant l’album de « très mauvais ». La critique pointe un paradoxe au cœur de Sleep Token : un univers mystique et une forte mise en scène entourent une musique manquant cruellement d’intérêt et de cohérence.

L’album est décrit comme un patchwork de genres (rock, R&B, trap, metalcore, saxophone…) qui se succèdent sans jamais parvenir à capter l’attention. Si le groupe tente d’améliorer la structure de ses chansons, le résultat sonne creux et sans authenticité. Par exemple, le morceau d’ouverture « Look to Windward » enchaîne des passages disparates qui nuisent à la qualité d’un potentiel bon songwriting.

Les rares moments réussis, comme « Damocles », sont ternis par une faiblesse générale des compositions, qui paraissent poussives et sans âme. La piste finale, censée être le point culminant, est jugée déconnectée et vide, reflet d’un album qui accumule les climax sans jamais offrir de substance solide.

Un autre point très critique concerne la voix de Vessel. Malgré une bonne tessiture, le chanteur manque de flexibilité vocale, et ses efforts pour s’adapter aux différents styles sonnent souvent maladroits ou artificiels. Ses textes, centrés sur la difficulté de gérer la célébrité, sont jugés naïfs et parfois maladroits, sans métaphores ni profondeur, avec des paroles souvent basiques voire ridicules.

Au final, Sputnikmusic considère Even in Arcadia comme une démonstration d’incompétence créative, un disque ennuyeux et décousu, qui ne parvient ni à convaincre ni à émouvoir, confirmant une incapacité du groupe à écrire des chansons réellement engageantes.

Des critiques polarisantes

Les critiques de Even in Arcadia de Sleep Token illustrent une réception très polarisée autour de cet album. Clash et AllMusic valorisent la maturité artistique du groupe, soulignant leur capacité à explorer de nouveaux territoires sonores tout en conservant une identité forte, avec un équilibre entre expérimentation et émotion qui leur semble crédible et maîtrisé. Kerrang! partage un avis globalement positif, appréciant le côté immersif et l’évolution du son, même si certains passages sont jugés inégaux. En revanche, Rolling Stone et surtout Sputnikmusic adoptent un ton beaucoup plus critique : Rolling Stone pointe un certain manque de cohésion et d’originalité dans la répétition des formules, tandis que Sputnikmusic va jusqu’à dénoncer un album brouillon, manquant d’inspiration et de songwriting convaincant, et une voix de Vessel limitée face aux exigences du projet. Cette divergence témoigne de la difficulté pour Sleep Token de satisfaire à la fois un public à la recherche d’une profondeur émotionnelle et d’une innovation musicale, et les attentes d’une critique plus exigeante sur la cohérence et la qualité des compositions. Ainsi, Even in Arcadia apparaît comme un disque charnière, apprécié pour son audace et ses ambitions par certains, mais critiqué pour ses faiblesses techniques et narratives par d’autres.

Une tournée sold-out et des festivals majeurs

En parallèle à la sortie de l’album, Sleep Token a lancé la tournée Even in Arcadia Tour aux États-Unis, qui s’est déroulée dans 17 villes, dont Los Angeles, Brooklyn et Detroit, avec des concerts complètement sold-out.

Le groupe a aussi confirmé sa présence à plusieurs festivals importants en 2025, notamment le Download Festival le 13 juin et le Louder Than Life Festival le 19 septembre.

Even in Arcadia illustre parfaitement la montée en puissance de Sleep Token, alliant succès commercial, reconnaissance critique et enthousiasme des fans. Ce troisième album confirme la capacité du groupe à évoluer tout en captivant un public mondial, posant ainsi les bases d’un avenir prometteur dans la scène musicale internationale.