Paroles de Atlantic et traduction

Paroles

Traduction

Call me when they bury bodies underwater
It’s blue light over murder for me
Crumble like a temple built from future daughters
To wasteland when the oceans recede

Merry in the morning, earn your bitter fodder
It’s easier to try not to eat
So flood me like Atlantic, bandage up the trenches
Anything to get me to sleep

I woke up surrounded, eyes like frozen planets
Just orbiting the vacuum I am
They talk me through the damage, consequence
And how it’s a pain, they know, they don’t understand
Sobbing as they turn to statues at the bedside
I’m trying not to crush into sand
So flood me like Atlantic, weather me to nothing
Wash away the blood on my hands

Call me when they bury bodies underwater
It’s blue light over murder for me
Crumble like a temple built from future daughters
To wasteland when the oceans recede

Don’t you wake me up
(Don’t wake me, don’t wake me)
(Don’t wake me up)

Appelle-moi quand ils enterrent des corps sous l’eau
Pour moi, c’est la lumière bleue sur le meurtre
S’effondrer comme un temple construit à partir de futures filles
Vers un désert lorsque les océans se retirent

Joyeux le matin, gagne ton fourrage amer
Il est plus facile d’essayer de ne pas manger
Alors inonde-moi comme l’Atlantique, panse les tranchées
Tout pour m’endormir

Je me suis réveillé entouré, les yeux comme des planètes gelées
Je suis juste en orbite autour du vide,
Ils me parlent des dégâts et des conséquences
Et à quel point c’est une douleur, ils le savent, mais ils ne le comprennent pas.
En sanglotant, ils se tournent vers les statues au chevet du lit
J’essaie de ne pas m’écraser dans le sable
Alors inonde-moi comme l’Atlantique, réduis-moi à néant
Lave le sang sur mes mains

Ne me réveille pas
(Ne me réveille pas, ne me réveille pas)
(Ne me réveille pas)

Atlantic : Le poids du deuil, le soulagement de l’abandon

Dans Atlantic, de l’album This Place Will Become Your Tomb, Sleep Token explore un état de détresse émotionnelle extrême à travers des images de submersion, de ruine, de froid et de silence. Vessel semble chanter depuis un lieu mental où tout a été ravagé par la douleur, peut-être celle d’un deuil profond ou d’une culpabilité destructrice. Le rêve, la mer, le sommeil, deviennent alors des métaphores du soulagement ultime : non pas la guérison, mais l’effacement.

La « lumière bleue sur le meurtre » pourrait évoquer une scène de crime, une mort violente — réelle ou métaphorique — autour de laquelle gravite tout le reste du morceau. On pense à une perte si écrasante qu’elle transforme tout en cendres. Il ne reste que des tentatives de se laver, de se faire oublier, de couler avec l’océan. Le narrateur n’essaie pas de survivre, mais d’être enseveli, emporté, nettoyé. La mer est tour à tour sépulcre, anesthésiant et refuge.

L’image du temple bâti à partir de filles à naître est particulièrement forte : elle évoque un avenir détruit, un héritage effondré, comme si même l’idée de construire quelque chose de beau ou de vivant n’était plus envisageable. On touche ici à l’annihilation, à la négation du futur par la souffrance présente.

Enfin, la répétition du “don’t wake me up” à la fin du morceau est l’aveu ultime : Vessel ne veut pas revenir à la réalité. Le sommeil (ou la mort ?) devient le seul endroit où la douleur s’arrête.

Résumé des thèmes :

Le deuil écrasant : la perte est si forte qu’elle fige, qu’elle transforme les autres en statues, qu’elle détruit tout avenir.
Le désir d’effacement : se laisser engloutir par la mer, par le sommeil, par l’oubli.
La honte ou la culpabilité : “wash away the blood on my hands” suggère une responsabilité, réelle ou ressentie.
La ruine de soi : pas de rédemption ici, seulement l’effondrement progressif et l’appel au néant.

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