Paroles de Hypnosis et traduction

Paroles

Traduction

---

Hypnosis : l’abandon extatique à la douleur de l’amour

La chanson Hypnosis, de This Place Will Become Your Tomb, explore un état de transe émotionnelle et physique provoqué par une relation si intense qu’elle frôle l’obsession. Le narrateur, totalement captif, supplie d’être arraché à lui-même — à ses doutes, à son enveloppe corporelle, à ses défenses — pour se fondre entièrement dans l’autre. Ce n’est pas seulement un appel au réconfort ou à la passion, mais un désir de disparition de soi, de dissolution dans une force aimée qui semble presque divine ou surnaturelle.

L’hypnose évoquée ici n’est pas douce : elle passe par la violence symbolique du lien amoureux — les morsures, la peau fendue, le sang versé. Cette violence, loin d’être rejetée, est sollicitée avec ferveur : « Just make me bleed ». Cela traduit une forme de masochisme émotionnel, ou du moins une acceptation totale de la souffrance comme voie d’intensité, de transcendance, voire de purification.

Ce lien fusionnel n’est pas simplement romantique ou charnel : il est mystique, extatique, presque religieux. L’être aimé devient une entité capable d’amplifier la réalité — « you make it more than I could ever feel before ». Il s’agit d’un avant et d’un après, d’une transformation irréversible du sujet. La répétition de « you know you hypnotise me, always » agit comme un mantra, comme si le narrateur s’enfonçait volontairement dans la transe, conscient de sa perte de contrôle.

Thèmes soulignés :

• Transcendance de soi : volonté de quitter son enveloppe, d’échapper à la conscience.
• Amour mystique et destructeur : l’être aimé agit comme un dieu ou une divinité qui domine, façonne, absorbe.
• Souffrance consentie : la douleur n’est pas refusée, mais convoquée, car elle donne du sens.
• Hypnose comme métaphore du lien : perte de repères, de volonté propre, au profit d’une fusion irrationnelle.

La chanson aborde des sujets tels que la vulnérabilité et la nostalgie, mais on peut aussi pousser vers une quasi-religion du lien, où le sujet perd son individualité pour n’être plus qu’un corps offert, fasciné, possédé.

---