Paroles de Telomeres et traduction

ParolesTraduction

You guide me in
To safety and silence, oh
As you breathe me out
I drink you in, oh

And we go beyond the farthest reaches
Where the light bends and wraps beneath us
And I know as you collapse into me
This is the start of something

Rivers and oceans
We could beckon, no
Your eyes and your limbs
Are instruments to pick apart
The distance within

Let the tides carry you back to me
The past, the future
Through death
My arms are open

We go beyond the farthest reaches
Where the light bends and wraps beneath us
And I know as you collapse into me
This is the start of something new

Tu me guides
Vers la sécurité et le silence, oh
Pendant que tu m’expires
Je te bois, oh

Et nous allons au-delà des limites les plus reculées
Où la lumière se courbe et s’enroule sous nous
Et je sais que tu t’effondres en moi
C’est le début de quelque chose

Rivières et océans
Nous pourrions faire signe, non
Tes yeux et tes membres
Sont des instruments à séparer
La distance à l’intérieur

Laisse les marées te ramener à moi
Le passé, le futur
Par la mort
Mes bras sont ouverts

Nous allons au-delà des confins
Où la lumière se courbe et s’enroule sous nous
Et je sais que tu t’effondres en moi
C’est le début de quelque chose de nouveau


Telomeres : Le commencement au seuil de la mort

La chanson Telomeres, de l’album This Place Will Become Your Tomb, semble à première vue évoquer l’intimité et la connexion profonde entre deux êtres. Mais derrière la sensualité des images se cache peut-être une méditation plus sombre sur la finitude, le deuil et le passage vers un ailleurs. Le mot « telomeres » lui-même est clé : les télomères sont des structures à l’extrémité des chromosomes, qui se raccourcissent à chaque division cellulaire. Ils sont liés au vieillissement, à la mort cellulaire – et, symboliquement ici, à la limite de la vie.

Un passage entre les mondes

« You guide me in / To safety and silence »

Ces premiers vers peuvent être lus comme une transition entre la vie et la mort. Le « tu » semble guider le narrateur vers un lieu paisible – peut-être l’oubli, peut-être l’après. Le silence, loin d’être vide, est plein de sens ici : c’est un silence sacré, peut-être celui de la tombe ou de la transcendance.

« As you breathe me out / I drink you in »

L’échange de souffle suggère à la fois une intimité sensuelle et une fusion des identités, comme si deux êtres se rencontraient dans un entrelacement final. Cela peut évoquer un dernier souffle partagé, une expiration vers l’autre, comme une transmission de vie ou une dissolution dans l’être aimé.

L’inconnu, la courbure du réel

« We go beyond the farthest reaches / Where the light bends and wraps beneath us »

Le langage cosmique évoque un voyage au-delà du connu, où les lois physiques se distordent – comme aux confins d’un trou noir, ou au seuil de la mort. Cette image peut symboliser le fait d’atteindre une limite existentielle, là où le temps et la lumière n’ont plus de sens humain. Cela rappelle la plasticité des limites entre deux états : vie et mort, solitude et union, matière et esprit.

L’abandon et la renaissance

« I know as you collapse into me / This is the start of something »

La « chute » dans l’autre marque un effondrement – mais aussi une naissance. Ce qui s’effondre donne lieu à une émergence. Le langage n’est pas celui d’un simple amour charnel, mais d’une union transformatrice. Ce n’est pas seulement une rencontre, c’est une reconfiguration du soi.

Corps, distance, retour

« Your eyes and your limbs / Are instruments to pick apart / The distance within »

Le corps devient l’outil d’une exploration intérieure, presque chirurgicale. Ce n’est plus seulement une rencontre entre deux êtres, mais une tentative de démanteler la distance intérieure, de combler un vide en soi par le biais de l’autre.

« Let the tides carry you back to me / The past, the future / Through death / My arms are open »

Le motif du retour, des marées, insiste sur la cyclicité, sur l’idée que la mort n’est pas une fin mais une traversée. Le passé et le futur s’effacent dans un présent suspendu. La mort n’est pas une rupture mais une boucle : les bras sont ouverts, non pour refermer quelque chose, mais pour accueillir à nouveau, peut-être dans une autre vie, un autre plan, une autre forme.

Telomeres pourrait alors être comprise comme un chant liminal, situé à la frontière entre l’amour et la perte, entre le souffle de la vie et celui de la mort. C’est un chant d’abandon, où l’on se fond dans l’autre non pas pour se sauver, mais pour renaître. Le titre évoque ce point de non-retour, où tout se termine, et où quelque chose commence – peut-être au-delà de la biologie, peut-être au cœur du mystique.


Découvrir les paroles des autres chansons de This Place Will Become Your Tomb