| Paroles | Traduction |
Tread, ancient water salt
Like I
Sink, down like precious stones (oh)
Until I wake, I dine on old encounters
Until
You taste like new flesh
You taste like new flesh
You taste like new flesh
Say my name again
Fold secrets in the sweat
Like I
Swallow years beneath this bed (oh)
Until I wake I dine on old encounters
Until (oh-oh)
Something in the way you lay
Enough to make the dead switch graves
You take your leave
You taste like new flesh
You taste like new flesh
You taste like new flesh
Say my name again
Say my name again
My hands are not worthy
My hands are not worthy (’til I wake, I dine on old encounters)
My hands are not worthy (’til I wake, I dine on old encounters)
My hands are not worthy (’til I wake, I dine on old encounters)
My hands are, my hands are (’til I wake I, ’til I wake I)
‘Til I wake, I dine on old encounters
‘Til I wake, I dine on old encounters
‘Til I wake, I dine on old encounters
‘Til I wake I, ’til I wake I
Marche, eau salée ancienne
Comme moi
S’enfoncer comme des pierres précieuses (oh)
Jusqu’à mon réveil, je dîne de vieilles rencontres
Jusqu’à
Tu as le goût de la chair nouvelle
Tu as le goût de la chair nouvelle
Tu as le goût de la chair nouvelle
Répète mon nom
Plier les secrets dans la sueur
Comme moi
Avaler des années sous ce lit (oh)
Jusqu’à mon réveil, je dîne de vieilles rencontres
Jusqu’à (oh-oh)
Quelque chose dans ta façon de t’allonger
De quoi faire changer de tombe les morts
Tu prends congés
Tu as le goût de la chair nouvelle
Tu as le goût de la chair nouvelle
Tu as le goût de la chair nouvelle
Répète mon nom
Mes mains ne sont pas dignes
Mes mains ne sont pas dignes (jusqu’à mon réveil, je dîne de vieilles rencontres)
Mes mains ne sont pas dignes (jusqu’à mon réveil, je dîne de vieilles rencontres)
Mes mains ne sont pas dignes (jusqu’à mon réveil, je dîne de vieilles rencontres)
Mes mains sont, mes mains sont (jusqu’à ce que je me réveille, jusqu’à ce que je me réveille)
Jusqu’à mon réveil, je dîne de vieilles rencontres
Jusqu’à mon réveil, je dîne de vieilles rencontres
Jusqu’à mon réveil, je dîne de vieilles rencontres
Jusqu’à ce que je me réveille, jusqu’à ce que je me réveille
Le cycle du deuil amoureux dans Jericho
« Jericho », dernier morceau de l’EP Two de Sleep Token, évoque un processus de deuil émotionnel : celui d’une relation passée (peut-être charnelle, sûrement marquante) dont le souvenir revient hanter le narrateur. L’obsession, la culpabilité, la mémoire corporelle et le désir de renaissance se télescopent dans un rêve éveillé, où l’intimité passée est à la fois refuge et prison.
Le titre, « Jericho », pourrait faire référence à la ville biblique dont les murs tombèrent au son des trompettes. Ici, le « mur » intérieur du narrateur tombe sous le poids de souvenirs trop puissants pour être contenus. Ce titre suggère la chute d’une forteresse intérieure, d’une défense mentale ou affective.
Les thèmes revisités
1. La mémoire corporelle et l’obsession
« ‘Til I wake, I dine on old encounters”
Cette phrase, répétée comme une incantation, traduit la manière dont le passé s’impose au corps : comme un repas ruminé, une expérience encore digérée, comme un fantôme sensoriel. Les « old encounters » renvoient autant à des souvenirs sexuels qu’à des contacts émotionnels intenses — désormais fossilisés, mais réactivés à chaque nuit ou rêve. Il y a obsession mais aussi régression : une alimentation uniquement constituée du passé.
2. Le désir et la culpabilité
« You taste like new flesh »
« My hands are not worthy »
Le contraste est frappant : à la nouveauté du désir répond la honte de se sentir impur ou indigne. Le narrateur semble piégé entre un corps qui continue de désirer (ou de se souvenir du désir), et un esprit qui le juge. Il y a là une tension morale, peut-être liée à un amour perdu, interdit ou destructeur. L’évocation de la « nouvelle chair » fait penser à la tentation, mais aussi à la tentative de renaissance après un deuil amoureux.
3. La perte d’identité
« Say my name again »
Cette supplique semble trahir une peur de disparaître sans le regard ou la voix de l’autre. Le nom devient ici une ancre : tant que l’autre le prononce, l’existence du narrateur est validée. Cela suggère une dépendance affective, peut-être destructrice, dans laquelle l’identité se confond avec la perception de l’autre.
4. L’effondrement intérieur
« Something in the way you lay / Enough to make the dead switch graves »
Cette image énigmatique exprime le pouvoir dévastateur du souvenir de l’autre : la façon dont cette personne existe dans la mémoire ou dans le rêve est assez puissante pour faire trembler la mort elle-même. Une telle image évoque un amour qui dépasse les limites du temps, du corps, de la raison – un amour spectral.
Une lecture du cycle : la boucle infernale
La structure même de la chanson est cyclique : la répétition lancinante de « You taste like new flesh » ou « My hands are not worthy » donne une impression d’incantation ou de rituel, comme si le narrateur revivait sans fin cette relation passée. Cela peut évoquer un traumatisme affectif rejoué encore et encore, en boucle, dans l’espoir d’une rédemption ou d’une délivrance.
Jericho est une chanson sur la mémoire charnelle et la hantise émotionnelle. Vessel incarne une figure tiraillée entre désir, honte, nostalgie et perte de soi. Le morceau traduit l’impossibilité de faire le deuil d’une relation qui, bien qu’absente, continue de structurer le présent par son intensité passée. Le titre, les images bibliques, les répétitions rituelles renforcent cette impression d’un amour devenu religion intime — mais aussi malédiction.
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