Paroles de Nazareth et traduction

ParolesTraduction

And I’ll see you when the wrath comes
Knocking on your bedroom door with money
Building you a kingdom
Dripping from the open mouth, I’ll show you
What you look like from the inside
And I’ll see you when the wrath comes
Around

Tonight, tonight
Tonight you’ll have the answer
Tonight, tonight (tonight)
Tonight you’ll have the answer

Let’s load the gun
Make her eat the tape in the bathroom mirror
See if she can guess what
A hollow point does to a naked body
Let’s fuck her up
Manifest pain at the core of pleasure
I’ll see you when the wrath comes
Around

Tonight, tonight
Tonight you’ll have the answer
Tonight, tonight (tonight)
Tonight you’ll have the answer

Let’s load the gun (they won’t be missing you)
(They won’t be missing you)
Let’s load the gun (they won’t be missing you)
(They won’t be missing you)
Let’s load the gun (see you when the wrath comes)
(See you when the wrath comes)
Let’s load the gun (see you when the wrath comes)

Et je te verrai quand la colère viendra
Frapper à la porte de ta chambre avec de l’argent
Te construire un royaume
Dégoulinant de la bouche ouverte , je vais vous montrer
A quoi tu ressembles de l’intérieur
Et je te verrai quand la colère viendra
Autour

Ce soir , ce soir
Ce soir tu auras la réponse
Ce soir , ce soir
Ce soir tu auras la réponse

Chargeons le pistolet
Lui faire manger le ruban adhésif dans le miroir de la salle de bain
Voir si elle peut deviner ce que
Une pointe creuse fait à un corps nu
Allons la baiser
Manifester la douleur au cœur du plaisir
Et je te verrai quand la colère viendra
Autour

Ce soir , ce soir
Ce soir tu auras la réponse
Ce soir , ce soir
Ce soir tu auras la réponse

Chargeons le pistolet (ils ne te manqueront pas)
(Ils ne te manqueront pas)
Chargeons le pistolet (ils ne te manqueront pas)
(Ils ne te manqueront pas)
Chargeons le fusil (on se voit quand la colère arrive)
Et je te verrai quand la colère viendra
Chargeons le fusil (on se voit quand la colère arrive)


« Nazareth » ou la violence comme dernier refuge

Nazareth est le second morceau de l’EP Two de Sleep Token, sorti en 2017.

Un acte de rétribution divine ou de justice extrême

Le titre « Nazareth », ville d’origine de Jésus, porte une connotation biblique, et place d’emblée la chanson dans une symbolique religieuse ou sacrée. Or, le contraste entre ce nom et le contenu des paroles — brutales, charnelles, violentes — crée une tension qui pourrait suggérer une vengeance sacrée, un jugement dernier personnel, une épiphanie brutale.

La phrase :

« And I’ll see you when the wrath comes / Knocking on your bedroom door with money / Building you a kingdom »

met en scène une vengeance personnifiée, qui vient frapper à la porte comme une divinité justicière. Le « wrath » (colère) pourrait être l’incarnation d’un retour de flamme, le réveil d’une victime devenue bourreau, ou un avatar de Vessel lui-même, déchaîné après avoir été trahi ou détruit.

Sexualité destructrice et dissociation

L’union des corps, évoquée dans :

« Manifest pain at the core of pleasure »

montre bien cette dialectique plaisir / douleur, très présente dans l’univers de Sleep Token. Ce vers évoque presque un rituel : celui de transformer l’intimité en scène de violence ou de punition, que l’on pourrait interpréter soit comme :

  • une critique d’une sexualité dissociée, où le plaisir est associé à la cruauté (peut-être un trauma sexuel qui se rejoue),
  • ou une tentative perverse de reprendre le contrôle, dans une dynamique SM ou punitive (mais non consentie).

« Let’s fuck her up »

est explicite : ce n’est pas une chanson romantique ou érotique, c’est un cri de colère haineux, possiblement adressé à une figure féminine qui aurait brisé Vessel (ou le protagoniste de la chanson).

Dissociation mentale, délire psychotique ?

La répétition de lignes comme :

« Tonight you’ll have the answer »
« Let’s load the gun »
« They won’t be missing you »

suggère un dialogue intérieur ou une montée en tension psychique, voire une forme de dissociation ou de psychose. On pourrait lire la chanson comme le monologue intérieur d’un esprit brisé, au bord du passage à l’acte, fantasmant une vengeance sanglante. Cela pourrait même s’inscrire dans un déni de la réalité : parler à une personne qui n’est peut-être déjà plus là, ou à une part de soi-même.

Un rêve ou cauchemar symbolique ?

Sleep Token aime jouer avec les limites entre le réel, le symbolique et le psychique. Il est possible que « Nazareth » ne décrive pas un acte littéral de violence, mais un rituel imaginaire cathartique, où le narrateur met en scène la destruction de ce qui l’a blessé :

  • Une ancienne amante ?
  • Une part de lui-même ?
  • Le système, l’ordre établi ?

Thèmes majeurs relevés

ThèmeExemples dans les parolesInterprétation possible
Vengeance / Colère divine« Wrath comes », « Load the gun »Punition, rétribution, justice personnelle
Violence et sexualité« Let’s fuck her up », « Manifest pain at the core of pleasure »Dissociation entre plaisir et souffrance
Mépris / Déshumanisation« They won’t be missing you », « See what a hollow point does »Désindividualisation de la cible
Dédoublement / FragmentationRépétitions, contradiction entre amour et haineRupture psychique, possible délire ou rêve éveillé

« Nazareth » pourrait être vue comme une parabole inversée : au lieu d’amour et de pardon, on assiste à une crucifixion inversée, où la victime devient bourreau, où le sacré est corrompu, où l’intime devient le lieu d’un sacrifice sanglant. Une métaphore radicale du trauma, ou un rituel imaginé de libération par le fantasme de violence.


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